samedi 16 juin 2012

Motifs Arts and Crafts


Ce matin, je feuilletais mon livre des tapisseries de William Morris. D’habitude, j’aime observer les détails de chaque motif et les dessiner de mes yeux, m’inspirer des couleurs m’évoquant les forêts et les contes médiévaux.
Quand j’ai découvert et commencé à aimer l’art contemporain vers mes dix huit ans, je m’étais éloignée de la forme décorative, la trouvant trop futile, j’avais besoin que la forme soit prétexte à la pensée. J’avais besoin de m’éloigner du « beau » car je trouvais ça trop dépassé, pas assez « fort ».







Aujourd’hui, je suis beaucoup plus attentive à la forme décorative, le détail, la frise, la répétition, la ritournelle, le mouvement, le rythme,… En regardant les tapisseries de William Morris, je voyais aujourd’hui des mantras, des formes dynamiques, des sceaux, des mandalas, des supports visuels de méditation, des entrelacs vers des états modifiés de conscience. Je n’ignore pas que William Morris ait étudié les objets, les formes dans une volonté d’ouverture spirituelle, même si c’est paradoxalement ses voyages vers les églises et cathédrales du nord de la France qui lui enleva sa vocation première de clergyman. Ce précurseur du design, socialiste, voulait que les objets du quotidien amène l’homme à se libérer de son aliénation industrielle.





J’entends beaucoup de personnes se plaindre de Le Corbusier, dont j’arrive à apprécier la marque dans l’histoire des arts appliqués. Pourtant ces mêmes personnes ne renoncent pas à la mode du Ripolin, à celle des intérieurs peint d’une même teinte dite « neutre », quand il ne s’agit pas de blanc clinique. Beaucoup se sont tellement conditionné à ce retour de mode dans les années 80 que tout ce qui est tapisserie leur parait « bizarre », « différent », « osé ». Le blanc uni, blanc cassé pour faire moins salissant est devenu une norme. Une « mode » qui est même passé dans les églises il y a des siècles effaçant leur magnifique caractère polychrome.





J’entends bien qu’un carré blanc sur fond blanc ait remplacé les icônes de dévotion méditatives au coin des maisons russes, qu’il y ait besoin de « changement », d’une remise à zéro d’après guerre, mais j’aime aussi balader mon esprit dans des formes labyrinthesques répétitives, qui certes ne remplaceront jamais la Nature, mais représente une certaine écriture énigmatique échappant quelque fois à la conscience.

1 commentaire:

  1. edit : Alors que j'errai sur la toile dans d'autres directions je suis tombée sur cet article d'un blog qui a l'air vraiment intéressant pour ceux qui s'intéressent à la typographie :
    http://ilovetypography.com/2012/05/09/the-private-press-movement-a-pocket-cathedral/#more-12523

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